Paix et Justice au Moyen-Orient
STRASBOURG, le
31 juillet 2014
Gaza: mieux vaut mourir sous les
bombes israéliennes
En manque
d'arguments, certains journalistes français crachent leur haine.
Mieux vaut mourir sous les bombes israéliennes que
de survivre à Gaza, une prison
à ciel ouvert de 1,7 million d'habitants, encerclés
par les voies terrestres, aériennes et maritimes, bombardés nuit et jour. Mieux
vaut mourir sous les bombes que de mourir à petit feu : c'est le message
qu'envoie le Hamas, soutenu par les Gazaouis, en refusant la trêve d'esclave proposée
par Israël ou par les Etats-Unis et ses alliés régionaux.
Israël ne laisse pas le choix aux Gazaouis: mourir
sous ses bombes et payer par le sang le prix pour briser leur chaîne d'esclave
et retrouver la liberté.
Le bombardement de Gaza par l'armée israélienne est
dans la droite ligne des bombardements aveugles, à caractère génocidaire, des
bombardements de l'armée américaine. Celle-ci a déversé sur le petit Laos,
pendant la guerre d'Indochine dans les années 1970, l'équivalent des bombes
déversées sur l'Allemagne et le Japon réunis pendant la seconde guerre
mondiale. Le même comportement génocidaire s'est manifesté pendant la guerre
d'Irak où l'on dénombre des centaines de milliers de morts.
L'armée israélienne bombarde même les centres de
l'ONU - écoles, dispensaires, bureaux - "dont pas moins de 72, selon le New York Times, ont reçu des obus
israéliens, dont certains provenant de tirs parfaitement indiscriminés" (1)
Les chancelleries occidentales tiennent des propos
fourrés de "paix", invitant les belligérants au compromis. C'est pour
mieux masquer leur soutien indéfectible à l'armée israélienne entièrement
équipée de matériels de guerre américains pour l’essentiel. C'est pour faire
oublier que les Palestiniens se battent pour leur indépendance, contre une
puissance colonisatrice qui foule aux pieds toutes les résolutions de l'ONU.
"Il est impossible d'imposer par la
force, pendant des dizaines d'années, l'autorité d'un gouvernement étranger à
une population de plusieurs millions d'habitants...Les changements
significatifs ne se produiront que le jour où l'occupation prendra fin...Il est temps que cesse l'occupation"
(2)
Face à la résistance palestinienne, l'Etat d'Israël
et les chancelleries occidentales semblent unanimes: désarmer le Hamas qui est
devenu la véritable organisation de résistance au colonialisme israélien en
Palestine.
Peut-on réduire le conflit actuel - le quatrième
depuis que l'Etat d'Israël a évacué la bande de Gaza en 2005 - à la recherche
de tunnels à Gaza ? Selon Gilles Kepel, "spécialiste de l'Islam et du
monde arabe", "ce
contre-la-montre mortifère [israélien]
s'inscrit dans la redistribution des cartes au Moyen-Orient, entre la
négociation nucléaire irano-occidentale, les guerres civiles de Syrie et d'Irak
où les djihadistes sunnites de l'Etat islamique ont pris la main de la
rébellion,..."(3) A quoi il faut ajouter la bataille
d'Ukraine où Occidentaux et Russes ferraillent à couteaux tirés.
Les guerres au Moyen-Orient et en Ukraine sont
aussi des guerres de propagande et psychologiques. Des mensonges et
contre-vérités fusent de partout. Les colonialistes occidentaux utilisent l'ONU
pour faire passer des résolutions en leur faveur, foulent aux pieds lesdites
résolutions (en Irak, en Libye, en Israël - qui ne respecte rien -, etc.),
déversent des milliers de tonnes de bombes sur leurs adversaires - hommes,
femmes et enfants - qualifiés de "terroristes". Les puissances
orientales soutiennent leurs "amis" syriens ou irakiens, aussi
criminels que les militaires américano- israéliens.
Certains journalistes prennent partie pour telle ou
telle puissance, sans avancer d’arguments justifiés. D'autres, comme Marie
Jégo, journaliste au quotidien Le Monde,
crachent leur haine. Parlant de Vladimir Poutine, Marie jégo écrit - à propos
des instructeurs russes, "probablement des membres des "Forces pour
les opérations spéciales" (SSO) - "Le SSO n'est pas sans rappeler le "Bureau des opérations
spéciales" créé en son temps par Staline pour des opérations clandestines
et de subversion à l'étranger" (4)
Que ne parle-t-elle de Barack Obama, président des
Etats-Unis, prix Nobel de la Paix, chef suprême des services d'espionnage dont
la CIA, organisatrice des écoutes téléphoniques et de l'Internationale de la
torture ? "La Pologne avait bel et
bien disposé d'une base secrète de la CIA, où était pratiquée la torture...Des tortures (simulacres d'exécution,
noyades, situations de stress prolongées, etc.) auxquelles se livraient des
agents américains durant les interrogatoires....Des pays non membres de l'UE ont également été mis en cause: la Bosnie,
la Turquie et la Macédoine."(5) Pays qui, selon le jargon
de la propagande occidentale, ont choisi la "liberté", celle de
participer à l'Internationale de la torture sous le patronage des Etats-Unis !
Qu'écrirait Marie Jégo sur François Hollande, le
chef et l'héritier d'un Etat dont l'armée pratiquait à l'époque coloniale des
exactions et des tortures en Algérie et dans le reste de l'Afrique ?
Des centaines de milliers d'Algériens et de
Vietnamiens ont sacrifié leur vie pour libérer leur patrie. Tout porte à croire
que le même sort attend malheureusement les Palestiniens qui, sous des milliers
de tonnes de bombes israéliennes, semblent avoir assimilé les leçons de
l'histoire.
(1) Editorial du quotidien Le
Monde du 29 juillet 2014.
(2) Yehuda Shaul, ancien officier de l'armée israélienne - Le Monde du 23 juillet 2014.
(3) Propos recueillis par Alexandra Schwartzbrod - Libération du 21 juillet 2014.
(4) Marie Jégo - Le Monde des 20 - 21 juillets 2014
(5) Jean-Pierre Stroobants - Le
Monde des 27-28 juillet 2014.(4) Marie Jégo - Le Monde des 20 - 21 juillets 2014