Paix et Justice au Moyen-Orient
STRASBOURG, le 8
avril 2013
Le conflit israélo-palestinien revu par
Alain Frachon
A
lire Alain Frachon, chroniqueur du quotidien Le Monde, on se croit rêver. En
effet, il a publié une chronique dans Le Monde du 29 mars qui dépeint un Obama,
envahi d’ignorance, d’indécision et d’inconséquence politique au sujet du
conflit israélo-palestinien.
Selon
Alain Frachon, «avec Barack Obama, c’est plutôt un mélange de bonnes paroles
et d’attentisme (…) l’Amérique y affiche aujourd’hui un profil plus
discret. Elle hésite à s’y impliquer (…) elle est moins sûre d’elle».
Nous
avons donc affaire à un Obama et à une Amérique affichant un «profil discret»,
«hésitants à s’impliquer» ! Quelques lignes plus loin, Alain
Frachon «oublie» ses observations (il n’a peut-être pas relu son
analyse ?), parce qu’il écrit : «Jamais les deux pays
[Etats-Unis et Israël] n’ont entretenu une relation militaire aussi étroite
que sous Obama.»
Alors,
où est l’«hésitation», le «profil discret» et le manque d’«assurance»
dont ferait preuve Barack Obama ? C’est sans hésitation et avec beaucoup
d’assurance que Barack Obama a développé les relations militaires entre les
Etats-Unis et Israël, le soutien majeur de l’Amérique dans la région. C’est
sans hésitation que Barack Obama distille ses «bonnes paroles» aux
Palestiniens pour les endormir et leur faire accepter la soumission à
l’occupant israélien. C’est encore sans discrétion que Barack Obama raconte des
balivernes lorsqu’il dit aux Israéliens «la vraie sécurité pour les
Israéliens passe par la paix avec leurs voisins immédiats (…) c’est-à-dire
par la création d’un Etat palestinien à leurs côtés.»
Ces
«bonnes paroles» ne s’adressent même pas aux Etats arabes de la région,
complices de leur protecteur américain. Elles s’adressent aux peuples de la
région qui attendent toujours un geste des Etats-Unis (en faveur des
Palestiniens), encore capables de faire la pluie et le beau temps au Proche et
au Moyen-Orient. Mais, c’est depuis longtemps que les Etats-Unis ont choisi
leur camp : celui des Israéliens, des Saoudiens, des Qataris, des Turcs et
compères du même acabit. Autrement dit, celui des colonisateurs, des despotes,
des dictateurs et réactionnaires de la région qui règnent à la baïonnette.
A
entendre Alain Frachon, le voyage de Barack Obama au Moyen-Orient du 20 au 23
mars 2013 avait pour objectif d’«écouter, comprendre, gagner la confiance de
l’opinion israélienne, pas pour imposer une feuille de route ni pour exercer
des pressions sur le troisième gouvernement de Benyamin Nétanyahou (…) Le
président américain n’exige plus l’arrêt, même temporaire, des implantations
israéliennes en territoire palestinien, tout en les qualifiant d’obstacle à la
paix.» C’est donc pour amadouer les Israéliens colonisateurs, les caresser
dans le sens du poil, comme on caresse son subordonné, que Barack Obama s’est
déplacé au Moyen-Orient. Il suivait des objectifs hautement plus stratégiques
qui échappent à Alain Frachon, gagné par la «discrétion» du Prix Nobel
de la Paix !
Ce
qu’Alain Frachon ne COMPREND pas, c’est que c’est l’Amérique, Barack Obama
compris, est le plus grand obstacle à la paix et à la création d’un Etat
palestinien. Il a bien écrit que la «paix égypto-israélienne» de 1979 serait
impossible si Jimmy Carter, le président américain, n’avait pas tordu le bras à
Anouar El-Sadate et à Menahem Begin ? Car «Les Etats-Unis sont toujours
la puissance de référence au ¨Proche-Orient, où leur déploiement militaire est
sans équivalent.» Donc, si les Etats-Unis décidaient de l’établissement
d’un Etat palestinien, Israël ne pourrait qu’OBEIR. CQFD !
Qui
a-t-il, Barack Obama, envie d’«écouter», de «comprendre» ?
Malgré ses services de renseignements pléthoriques, ne sait-il pas encore qu’un
système de ségrégation à l’encontre des Palestiniens existe en Israël ? Ne
sait-il pas encore que la colonisation illégale-oui hors la loi
internationale !- et accélérée du territoire palestinien rend la création
d’un Etat palestinien impossible ? Malgré ses services de renseignements
pléthoriques, ne comprend-t-il pas qu’en Israël, il y a des routes séparées,
des «barrières de sécurité», des check-points, des plaques
d’immatriculations différentes, de cantonnement des zones délimitées ?
Bref, un traitement raciste et inhumain des Palestiniens par l’Etat
d’Israël ?
Barack
Obama, Prix Nobel de la Paix, est complice d’un Etat ségrégationniste,
d’apartheid et raciste qui, plus est, refuse d’appliquer les résolutions de
l’ONU ; un Etat qui viole en permanence les lois internationales.
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