Paix et Justice au Moyen-Orient
STRASBOURG, le
premier septembre 2013
Depuis plus de deux siècles,
l’Occident
colonialiste « punit » les nations et peuples insoumis
colonialiste « punit » les nations et peuples insoumis
L’utilisation
d’armes chimiques en Syrie a offert l’occasion aux puissances colonialistes
occidentales-se disant respectueuses des lois internationales- d’agiter le
spectre d’une « punition » à l’encontre du pouvoir syrien.
Un
retour sur l’Histoire montre qu’en Afrique, en Asie et partout ailleurs,
lesdites puissances sont intervenues militairement à maintes reprises,
utilisant toutes les armes de destruction massive, au nom de la « morale »,
du « respect de la vie humaine », du « respect de la
loi internationale » pour « punir », semer terreur et
désolation à l’encontre des nations et peuples qui voulaient s’émanciper.
Quelques exemples :
Le
protocole concernant la prohibition de l’emploi, lors de conflits armés, de gaz
asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques, a été signé
à Genève en 1925. Mais, les Etats-Unis n’en ont cure. Ils ont utilisé largement
un herbicide contenant de la dioxine qu’ils ont déversé durant la guerre du
Vietnam sur les zones tenues par la résistance vietnamienne. Le défoliant nommé
« agent orange » est source de multiples cancers, de leucémies et de
malformations génétiques dans la population. (1) En 2013, plus de 40
ans après la fin de la guerre au Vietnam, l’« agent orange » répandu par
les Américains continue de tuer. (1) De plus, Le Monde du 28 août
2013 vient de révéler que « l’Irak a utilisé des gaz contre l’Iran avec
l’aide de la CIA » !
Quand
ce n’est pas le gaz, d’autres « armes de destruction massive »
sont utilisées pour assurer la domination colonialiste. Prétextant la « guerre
contre le terrorisme », les Etats-Unis foulent aux pieds la
souveraineté des Etats membres des Nations Unies, envoient leurs drones au
Yémen, en Afghanistan et au Pakistan assassiner en toute impunité la population
sans défense. Rien qu’en 2012, plus de trois mille Pakistanais ont perdu la vie
sous les bombes lâchées par les drones, téléguidés depuis les Etats-Unis.
Guantanamo,
la prison d’Abou Ghraib en Irak- où des prisonniers étaient couramment humiliés
et torturés par l’armée américaine- et les prisons secrètes de la CIA dans le
monde, en particulier en Europe, sont d’autres facettes du mépris affiché par
les Etats-Unis du droit international et des droits de l’homme.
Toujours
au nom de la « lutte contre le terrorisme », Edward Snowden,
un consultant du renseignement américain, a révélé que le globe entier a été
mis sur écoute illégalement par la NSA (Agence nationale de sécurité). Même des
messages cryptés des Nations unies ont été interceptés par la NSA. (2)
Pour Julian Assange, créateur de WikiLeaks, « Google est un agent de
l’impérialisme américain. En dépit de son message humaniste, le géant du Web
agit contre les libertés » (3). « La NSA, la police
fédérale (FBI) et l’Agence centrale de renseignement (CIA) disposent, avec la
nouvelle technologie digitale, de pouvoirs de surveillance sur nos propres
citoyens dont la Stasi (la police secrète de la disparue République
démocratique allemande) n’aurait guère pu rêver. Edward Snowden révèle que
ladite communauté du renseignement est devenue the United Statsi of America. »
(4)
On
voit bien que l’administration Obama, prix Nobel de la paix, est la digne
héritière du colonialisme américain qui, par tous les moyens, continue de
« punir » l’humanité qui refuse la pax americana. Alors, les Américains sont-ils qualifiés pour intervenir en Syrie au nom des droits de
l’homme ?
Le
bilan des colonialistes Britanniques n’est pas meilleur. « L’opiomanie
de l’Inde, en conjonction avec l’alcoolisme, a été l’un des moyens auxquels
l’Angleterre a eu recours pour maintenir sa domination » (5).
Toujours en Inde ; lors de la rébellion de 1857, des centaines d’insurgés
furent « punis » c’est-à-dire pendus ou ligotés à la bouche des
canons et « volatilisés » (5).
En
2033, sans l’autorisation des Nations unies et sur la base des mensonges
distillés par les services de « sa majesté », la Grande Bretagne
s’est associée aux Etats-Unis pour envahir un pays souverain, l’Irak, causant
des centaines de milliers de morts. « Sur les 600 000 victimes
civiles de la tragédie irakienne, 31% seraient décédées en raison de l’attitude
des troupes d’occupation, qu’il s’agisse des tirs aux check points, sur
les routes, dans les prisons ou lors des raids dans les maisons. Cette violence
a été largement assumée par la hiérarchie militaire qui, malgré l’étendue de
l’horreur, a persisté à couvrir ses hommes.» (6)
Alors,
les Britanniques sont-ils qualifiés pour parler au nom des droits de
l’homme ?
Quant
à la France, son armée est omniprésente en Afrique, dans l’Océan indien, dans
ses anciennes colonies, dont les gouvernements fantoches assurent à l’industrie
française matière premières et marché. L’intervention récente de l’armée au
Mali visait à maintenir une vaste zone riche en minerai d’uranium et autres minerais
stratégiques indispensables.
Plus
de cinquante ans après la guerre meurtrière en Algérie, la France refuse
toujours de reconnaître la responsabilité de son armée dans la torture et le
massacre de la population algérienne, « punie », parce qu’elle voulait
vivre librement. Actuellement, « Hollande veut mobiliser sur la
Centrafrique », une ancienne colonie, qui risque de s’émanciper de
l’emprise française. (7) Bien entendu, les opposants au colonialisme
sont accusés de commettre « des exactions » et la France-Zorro
s’apprête à venir en aide à la population mal traitée ! « La France
dispose en permanence d’au moins huit navires dans la région [Océan Indien] et
leur zone de patrouille s’étend de la mer d’Arabie aux îles Kerguelen. » (8)
Derrière
la « défense des droits de l’homme » se cachent bien des
intérêts géostratégiques. L’objectif : perpétuer la domination planétaire
de l’Occident, menée par les Etats-Unis. La Syrie, le Liban et l’Iran
souverains empêchent la réalisation du « Grand Moyen-Orient »,
qui pourrait assurer aux Etats-Unis une suprématie sans partage du globe.
L’agression
de 2006 du Liban par Israël n’a pas abouti. Les Etats-Unis, la Grande Bretagne
et la France s’apprêtent à finir le travail inachevé d’Israël. Affaibli par des
vagues de mercenaires « jihadistes » venus d’Arabie saoudite,
de Turquie, de Qatar, d’Egypte, de Libye, de Tunisie, l’Etat souverain syrien
est en grand danger. Une campagne de bombardement « punitive »
pourrait avoir raison d’un Etat- dictatorial-qui refuse de plier l’échine
devant les colonialistes.
(1) Bruno Philip- Le Monde du 30 avril 2013.
(2) AFP, Reuter- Le Monde du 27 août 2013.
(3) Le Monde des 9-10 juin 2013.
(4) Daniel Ellsberg, ancien haut fonctionnaire américain- Le Monde
du 26 juin 2013.
(5) Marc Ferro-Le livre noir du colonialisme- Robert Laffont.
(6) Marianne- 28 juillet au 3 août 2007.
(7) Le Monde du 29 août 2013.
(8) Le Monde du 25 février 2006.
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