Paix et Justice au Moyen-Orient
STRASBOURG, le
8 juin 2014
La guerre froide? Non Sir, la
paix armée!
Certains
journalistes français se comportent comme des agents des services de propagande
de l'OTAN
Au cours de l'Histoire, les puissances occidentales
se sont affrontées dans des guerres meurtrières et interminables, appelées
"guerre de cent ans",
"guerre de trente ans", "campagne russe" de Napoléon
ou guerres franco-allemandes, très vite transformées en "guerres
mondiales". Car l'enjeu était d'accaparer des colonies de l'adversaire en
Afrique, au Proche et Moyen-Orient, en Asie du Sud ou dans le Pacifique.
Avant le déclenchement de la première guerre mondiale,
que le pouvoir français aime qualifier de "Grande Guerre" (comme si
ladite appellation pouvait réduire l'aspect barbare de ladite guerre), les
puissances occidentales, en particulier française, allemande et britannique,
étaient armées jusqu'aux dents et s'observaient en chiens de faïence: qui va
tirer en premier? C'était la période de la "paix armée".
Depuis 1809, le champ de bataille s'est élargi, se
déplaçant vers l'Asie centrale où les puissances occidentales, russe et
britannique, puis américaine, s'affrontent régulièrement par nations, ethnies,
tribus, et clans religieux interposés, fanatisés comme un fer chauffé à blanc.
A-t-on jamais connu la paix, la vraie, dans ces
contrées lointaines où le nationalisme, le panarabisme, le nassérisme, le
baasisme ou le communisme aux couleurs locales ont cédé leur place au fanatisme
religieux, au chiisme, au sunnisme, au judaïsme et à l'hindouisme, tous les "isme" exploités, avant tout à des fins colonialistes, pour
l'extension de leurs zones d'influence, par des puissances occidentales et,
maintenant, orientales?
L'affrontement desdites puissances en Syrie déborde
au Liban où les "gros poissons,
caïds locaux ou miliciens influents" développent un discours
confessionnel haineux, qui se propage tel un venin.(1)
Parallèlement à l'affrontement des puissances
euro-américano asiatiques en Afghanistan, en Irak, en Syrie et aux vives
tensions guerrières au Liban et en Palestine, l'Ukraine s'embrase à son tour.
N'attendez rien des journalistes attitrés des "grands quotidiens",
ceux-là même qui, bardés de diplômes des écoles les plus prestigieuses, vous
regardent droit dans les yeux pour vous "informer" de la lutte
fratricide des deux branches de l'islam au proche et au Moyen-Orient, en
Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Ukraine - pardon, les Ukrainiens sont orthodoxes ! - C'est
tellement plus facile de réduire les conflits pour des zones d'influence à des guerres ethniques et religieuses. A entendre les journalistes, ils font leur
"travail" !
Journalistes ou propagandistes? La question mérite
d'être posée. Voici quelques exemples.
Que dit Arnaud Leparmentier, chroniqueur du
quotidien Le Monde quand il traite de
la question ukrainienne? "Vladimir
Poutine, l'espion du KGB qui fit ses classes en RDA" ou "les bruits de bottes de Poutine en Ukraine"
ou encore "une union douanière
eurasienne (...) digne de l'union
douanière de Bismarck".(2) Chroniqueur ou agent de
propagande?
Comme Arnaud Leparmentier, Marie Jégo, également
journaliste du quotidien Le Monde n'y
va pas de main morte. Quand elle parle de Poutine, elle rajoute "l'ancien lieutenant-colonel du KGB"
ou "pour l'élite en épaulettes"
ou encore "Que va faire Vladimir
Poutine? Seul maître à bord, il n'a pas à soumettre sa décision à un collège de
responsables, comme c'était le cas à l'époque de l'invasion soviétique de
l'Afghanistan en 1979." (3)
Comment sait-elle que Vladimir Poutine a pris ses
décisions sans consulter ses ministres, en particulier son ministre des
affaires étrangères ou les généraux de l'armée russe? Peut-on qualifier ces
journalistes, dont le rôle est d'informer, d'impartiaux? Ou travaillent-ils
pour les services de propagande de l'OTAN?
Ce type d' "informations" est légion. Que
diraient les journalistes cités à propos des attaques par drones, ordonnées par
Obama? Nous pouvons avancer une hypothèse de rédaction:
"Au cours d'une attaque
par drones tueurs, ordonnée par Monsieur le Président Obama, chef de la plus
puissante démocratie du monde, l'épouse fidèle de Michèle et père de deux
enfants adorables et prix Nobel de la Paix, des dizaines de sales terroristes,
hommes, femmes et enfants ont péri au Pakistan, en Afghanistan et au Yémen. Que
l'humanité soit reconnaissante à l'Amérique et à son président qui finit avec
brio son deuxième mandat avec, ô combien de réussite et de succès. En effet,
sous la présidence de Monsieur le Président Obama, la paix règne en Afghanistan
- où la culture du pavot se développe ainsi que des attentats suicides - et en
Irak, transformé en vitrine de la coexistence entre communautés et de la démocratie
parlementaire. L'Egypte, un autre allié de poids du Président Obama, marche sur
la voie des libertés démocratiques. Le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, chef
d'état major de l'armée vient d'être élu avec succès président de la république
avec 97% de voix, après avoir organisé un coup d'état révolutionnaire en
juillet 2013 pour écarter Mohamed Morsi, frère musulman islamo-fasciste,
démocratiquement élu"
En Occident, comme partout ailleurs, les appareils politique, militaire, économique et médiatique sont au service de la politique
étrangère du pays. Il est logique que les médias, émanation des complexes
militaro-industriels (des Lagardère, des Dassault, ...) et des milieux
financiers, soutiennent la politique étrangère du pays. Alors, il faut arrêter
de nous parler d'impartialité des journalistes et des journaux.
Comme nous l'avons écrit à maintes reprises,
l'affrontement continue depuis la nuit des temps entre les puissances
occidentales d'une part et leurs adversaires orientaux d'autre part. Ils communiquent
dans un langage de force. Obama est le chef incontesté des forces armées
occidentales. En effet, à Varsovie "le président américain sera le seul
invité à prendre la parole publiquement; aucun discours des chefs d'Etat
représentant les pays européens, qui ont pourtant aussi soutenu Solidarité sous
le communisme, n'est prévu."(4)
Le message envoyé à l'adversaire russe est clair:
les puissances occidentales sont unies, sous la direction du maréchal Obama, et
déterminées à défendre leur pré carré en Europe Orientale. Pendant ce temps,
"la Pologne va dépenser 34 milliards d'euros au cours des dix prochaines
années pour moderniser son armée. "C'est
le plus gros programme d'armement de l'UE". Les Etats-Unis envoient
600 soldats pour des manœuvres en Pologne et dans les pays baltes, et déploient
des avions radars Awacs et de chasseurs bombardiers F-16.
L'objectif, selon les dires du ministre polonais
des affaires étrangères, c'est de faire comprendre à la Russie qu'elle a perdu
son empire. De son côté, la Russie a déployé, en décembre 2013, des batteries
de courte portée dans la région de Kaliningrad, qui jouxte la Pologne.(4)
Pendant ce temps-là, les combats se poursuivent
dans l'est de l'Ukraine, région minière et industrielle.
Il est à noter que les pays européens n'ont jamais
eu de frontières stables. La carte des pays ressemblait à un puzzle, dessiné en
fonction des intérêts des puissances victorieuses. Il n'y a aucune raison que
cela change.
Pour l'instant, les puissances occidentales sablent
le champagne. Car l'Ukraine, même mutilée, signera sa vassalité envers les
multinationales et banques occidentales. Le roi du gaz (Ianoukovitch) -vassal
de la Russie - a été remplacé par le roi du chocolat, Petro Porochenko. En
Ukraine, "le monde des affaires et celui de la politique ne font qu'un
dans un cocktail aussi immoral qu'inefficace"(5)
L' "efficacité" et la "morale"
reviendront en Ukraine avec des plans de rigueur, d'austérité et de pauvreté.
Comme en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie !
(1) Laure Stephan - Le Monde
du 1er - 2 juin 2014.
(2) Le Monde du 22 mai 2014.
(3) Le Monde du 26 avril 2014.
(4) Yves-Michel Riols - Le Monde
du 4 juin 2014.
(5) Editorial du
quotidien Le Monde du 28 mai 2014.
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