Paix et Justice au Moyen- Orient
STRASBOURG, le 25 novembre 2006
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G.W.Bush : genou à terre !
De l’ère unipolaire et unilatérale…
La préparation de l’aventure irakienne des Etats-Unis devait inaugurer le passage d’un monde bipolaire à un monde unipolaire, dans lequel les Etats-Unis seraient la puissance dominante du globe.
C’est après sa victoire écrasante (!) en Afghanistan sur une poignée de talibans mal équipés et armés uniquement de leur foi que l’idée s’est installée d’une domination sans partage du monde.
Sous l’égide de Richard Perle, conseiller du secrétaire à la défense, a été lancée une campagne de dénigrement des Nations-unies, stigmatisant la «corruption» de cette institution multilatéraliste. Parallèlement, vu la réticence de la France et de l’Allemagne- contrairement à l’Angleterre- à s’engager dans l’aventure américaine, Donald Rumsfeld, secrétaire à la défense, a entrepris de se tourner vers les pays d’Europe Orientale, n’hésitant pas à afficher son mépris à l’encontre de la France et de l’Allemagne, pays appartenant-selon lui- à la «vieille Europe». Aux Etats-Unis mêmes, les produits français ont été vilipendés par la presse belliciste. Les images des manifestations anti-françaises ont fait l’objet de larges diffusions par la télévision. Bref, tout fut mis en œuvre pour une campagne militaire de grande envergure avec l’objectif d’asseoir définitivement l’hégémonie des Etats-Unis.
L’occupation de l’Irak a entraîné l’expulsion des compagnies pétrolières russes et françaises et l’installation concomitante de sociétés américaines. Haliburton et Bechtel, ainsi que Kellog Brown & ROOT (KBR), filiale d’Haliburton, ont raflé tous les contrats, depuis la remise en état des infrastructures essentielles, jusqu’à la fourniture de produits alimentaires, de vêtements et d’équipements à l’armée américaine au Koweït. «L’idée que l’Irak puisse être une sorte d’Eldorado, un gâteau que des Etats peuvent se partager… » a lancé M. de Villepin lors d’une conférence de presse commune avec ses homologues russes et allemands.
Non satisfaits des conquêtes en Afghanistan et en Irak, les Etats-Unis ont avancé leur projet d’un «Grand Moyen-Orient». Il s’agit d’«un vaste plan de remodelage d’un ensemble régional allant du Maghreb au Pakistan» (Le Monde du 27/02/04). En langage non diplomatique, entendez : conquête totale des marchés de la région, vassalisation de tous les pays, de l’Océan atlantique jusqu’aux portes de la Chine, conquête de l’Iran, du Liban et de la Syrie. «Le président américain s’est donné «dix ans» pour réaliser cet objectif» (Le Monde du 11-12/05/03). Les Etats-Unis se sentaient au faîte de leur puissance.
Pendant ce temps, la résistance irakienne, les milliers de morts et de blessés américains, les destructions et le chaos en Irak, ont porté des coups durs à la crédibilité de l’administration bushiste. Des milliards de dollars ont disparu lors de la «reconstruction». L’insécurité généralisée a miné toute velléité de domination de l’Irak. Pour James Baker, l’ex-secrétaire d’Etat américain, qui préside une commission spéciale sur l’Irak créée par le Congrès, la situation en Irak est «un sacré bazar».
Au désastre américain en Irak se sont ajoutés l’opposition de l’Iran et de la Syrie à l’hégémonie américaine au Moyen-Orient et l’échec de l’incursion israélienne de juillet 2006 au Liban, dont l’objectif était d’écraser la résistance de ce pays en y installant un gouvernement fantoche. L’échec de cette aventure sonnait définitivement la fin du rêve bushiste d’un «nouveau Moyen- Orient» à la solde des Etats-Unis !
Le mouvement anti-guerre aux Etats-Unis et dans le monde et la faillite des plans américains ont conduit au résultat des élections du 07 novembre, au cours desquelles, les républicains ont perdu la majorité au Congrès au profit des démocrates.
Une nouvelle ère s’ouvre à Washington.
...à l’ère unipolaire et multilatérale
Le 07 novembre marque un tournant de la politique américaine. Tout en restant la grande puissance planétaire, les Etats-Unis sont obligés de prendre le virage «multilatéraliste». En vue de convoquer une «conférence internationale» sur l’Irak, les contacts ont été pris avec l’Iran et la Syrie, pays voisins de l’Irak, afin de trouver les moyens de stabiliser la situation dans ce pays meurtri.
Vu l’impasse américano-israélienne en Palestine, «messieurs Chirac et Zapatero tentent de relancer le processus de paix au Proche-Orient» (Le Monde du 18/11/06).
De fait, sur la question du nucléaire iranien, la position de la France «est très proche de celle des Russes» selon l’entourage du président français. L’irritation affichée des Israéliens n’y change rien. Les manœuvres d’intimidation de l’aviation israélienne au Liban, survolant les bataillons français de la Finul II, ne peuvent pas modifier le cours de l’Histoire : l’ère «multilatéraliste» s’est installée et maintenant, il faut que les Etats-Unis apprennent à partager «le gâteau».
«Paix et Justice au Moyen-Orient» demande le retrait des troupes occidentales et la fermeture des bases militaires américaines, britanniques et françaises de l’Asie centrale et du Moyen-Orient. La fin de l’ingérence des puissances occidentales dans les affaires intérieures des pays de la Région. Le respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale des pays de la région, par toutes les puissances, grandes ou petites.
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