2.2.12

Analyse 2 (2012)

Paix et Justice au Moyen-Orient

STRASBOURG, le 02 février 2012


cpjmo@yahoo.fr

La Syrie et la cinquième colonne du colonialisme occidental

La situation au Moyen-Orient est des plus explosives. Les régimes dictatoriaux vacillent sous les coups des peuples de la région. Pourtant, l’intérêt économique, politique et financier des puissances occidentales n’a pas été menacé. En effet, le départ des anciens potentats n’a pas été suivi de la chute des polices et des armées dites nationales, corps et âme au service des multinationales et du sionisme. La persistance de tensions en Egypte, pays clé d’Afrique du Nord inquiète pourtant. Le peuple égyptien n’a pas encore dit son dernier mot.

Enhardies par la prise de la Lybie, les puissances occidentales redoublent d’agressivité et par l’ONU interposée préparent une résolution leur facilitant une intervention militaire en Syrie, porte vers la Palestine, le Liban, l’Iran, bref l’Orient anticolonialiste.

Par sa brutalité, le pouvoir répressif syrien déroule certes un tapis rouge devant l’avidité des puissances occidentales. Mais, la violence de la répression du pouvoir suffit-elle pour appeler l’Occident colonialiste «au secours» ?

Après la signature d’un accord entre le CNS (Conseil national syrien) et le CNCD (Comité national pour le changement démocratique), Haitham Manaa, président du CNCD affirme que «l’accord signé par les deux parties prévoit la demande d’une protection internationale dans le cadre de la défense des droits de l’homme, et non dans le cadre de l’Otan. Pour nous, l’Otan n’est pas le père Noël, mais une instance de domination.» (Courrier international du 12 au 18 janvier 2012).

Haitham Manaa pensait sûrement aux exemples irakien, afghan et libyen où les droits de l’homme ont servi d’alibi aux puissances colonialistes pour imposer leur domination aux peuples souffrant d’une dictature.

Certes la Russie freine des quatre fers une résolution contraignante des Nations unies qui ouvrirait la porte à l’intervention occidentale en Syrie. Comme nous l’avons écrit souvent, la chute du pouvoir syrien mettrait fin au rêve d’indépendance du peuple palestinien. Sans le soutien syrien, le Hezbollah libanais ne tiendrait pas longtemps et la voie serait finalement dégagée pour une intervention militaire massive en Iran.

Le vœu de Georges Bush de créer un «Grand Moyen-Orient» serait finalement exhaussé. Les Etats-Unis, devenant maîtres des voies de communication et la main sur tous les robinets de pétrole du Moyen-Orient, plus personne ne serait en mesure de contester leur hégémonie sur le «Grand Moyen-Orient». S’en suivrait l’asservissement grandissant de la Russie et de la Chine, contrainte de mendier pour s’approvisionner en pétrole.

Un scénario catastrophe pour la souveraineté des peuples et nations du Proche et du Moyen-Orient, dont une grande partie (pays arabes du Golfe Persique) vit encore sous la botte des Etats-Unis.

Malheureusement, il existe des associations en Occident qui, sous prétexte de défense des droits de l’homme soutiennent tacitement l’intervention occidentale en Syrie. Objectivement et bien souvent sans en avoir conscience lesdites associations forment la cinquième colonne du colonialisme et les anticolonialistes doivent dénoncer et combattre leurs analyses.

Le combat contre les régimes dictatoriaux est l’affaire des peuples qui, comme en Tunisie ou en Egypte, arriveront un jour à s’en débarrasser. «L’ingérence humanitaire» par canons interposés s’est toujours accompagnée de davantage de souffrances pour les peuples.

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