Paix et Justice au Moyen- Orient
STRASBOURG le 17 décembre 2006
cpjmo@yahoo.fr
Le Liban est-il la «chasse gardée»
STRASBOURG le 17 décembre 2006
cpjmo@yahoo.fr
Le Liban est-il la «chasse gardée»
de Condoleezza Rice?
Condoleezza Rice et le Liban
Lorsque les médias parlent de l’opposition libanaise, ils ajoutent immanquablement le qualificatif «prosyrien». C’est comme si l’opposition libanaise ne pouvait exister en tant que telle. La même rengaine s’entendait pendant la guerre du Liban au mois de juillet.
Condoleezza Rice et le Liban
Lorsque les médias parlent de l’opposition libanaise, ils ajoutent immanquablement le qualificatif «prosyrien». C’est comme si l’opposition libanaise ne pouvait exister en tant que telle. La même rengaine s’entendait pendant la guerre du Liban au mois de juillet.
Cette guerre d’agression, planifiée de longue date, faisait partie du plan américain pour créer, selon Condoleezza Rice, le «nouveau Moyen-Orient». Que disaient, alors, certains journalistes et hommes politiques de la guerre du Liban? Voici le titre de l’éditorial du 23 juillet de Jean-Claude Kiefer dans les «Dernières Nouvelles d’Alsace» (DNA): «Le piège iranien». Et puis : «Pourquoi cette aventurisme iranien?» De son côté, Jean Daniel, directeur du «Nouvel Observateur» titrait ainsi son éditorial du 20 juillet : «Que veut le Hezbollah?» Quant à Joschka Fischer, ancien ministre des affaires étrangères et vice-chancelier d’Allemagne, il affirmait dans Le Monde du 08/08/06: «Liban : le mauvais calcul iranien».
A la question du journaliste italien du journal «Il Manifesto» (26 juillet 2006): «Le Liban est-il, comme on soutient à Washington, le jardin dans lequel d’autres pays, Syrie et Iran, viennent jouer dans le but de favoriser leurs propres intérêts stratégiques», Emile Lahoud, président du Liban, répondit: «Quel est le lien entre nos prisonniers détenus en Israël, pour certains depuis 30 ans, et la Syrie et l’Iran? Quel est le lien entre Damas et Téhéran et les cartes des mines antipersonnelles qu’Israël ne veut pas nous remettre, en provoquant aujourd’hui encore des morts et des blessés dans nos régions méridionales? Quel est le lien entre l’occupation israélienne des Fermes de Chebaa et l’Iran et la Syrie? Quel est le lien entre la question palestinienne au Liban (centaine de milliers de réfugiés dans les camps, ndt) avec l’Iran et la Syrie? Il est inutile de tourner autour des problèmes. Les Libanais ne demandent que leurs droits légitimes qu’Israël ignore. Nous ne voulons pas les récupérer qu’en combattant. Il nous suffit de les recueillir à une table de négociation.»
Pour l’administration de G.W.Bush, le monde n’est qu’un «grand jardin» (pour ne pas dire une jungle), propriété des Etats-Unis. Aucun pays, que ce soit l’Afghanistan, l’Irak ou tout autre «pays ami» des Etats-Unis, n’a le droit de disposer de son territoire ou de sa souveraineté. Les pays appartenant au camp américain sont réputés «libres», sinon il sont «pro» ceci ou «pro»cela ! C’est ainsi que la résistance libanaise, soucieuse de la souveraineté et de l‘intégrité territoriale du Liban, est traitée de «prosyrienne». Condoleezza Rice va encore plus loin et se comporte comme si le Liban était sa «chasse gardée»: l’avenir du Liban n’est «pas négociable» dit-elle en s’adressant à l’Iran et à la Syrie (Le Monde du 13/12/06).
A la géopolitique vue des Etats-Unis, les peuples opposent la leur : «Ce qui n’est pas négociable c’est la souveraineté des nations.»
Condoleezza Rice et l’Irak
C.Rice est «très fière» de son activité concernant l’Irak. «Non seulement je n’ai pas de regret d’avoir participé à la libération de l’Irak et au renversement de Saddam Hussein, mais je suis très fière que mon pays ait finalement aidé à libérer 25 millions d’Irakiens d’un tyran » a- t-elle déclaré à l’AFP (Le MOnde du 13/12/06).
Quelle est la réalité? En Irak, le régime de Saddam Hussein, dictatorial et corrompu a été remplacé par un autre régime de type néo-colonial et tout autant, sinon plus corrompu. Voici ce que dit le fameux rapport Baker- Hamilton: «La corruption est plus responsable de la débâcle du secteur pétrolier que l’insurrection.» Et voici quelques aspects qui font la «fierté» de Condoleezza Rice : «La stabilisation de l’Irak semble irréalisable et la situation ne cesse de se détériorer (…) Les attaques contre les forces américaines, les forces de la coalitions et les forces de sécurité irakiennes sont incessantes et en augmentation. (…)Jusqu’en décembre 2006, près de 2900 Américains ont perdu la vie en Irak. 21000 autres ont été blessés. (…) L’inflation est supérieur à 50% et le taux de chômage oscille entre 20% et 60%.» Tout ceci, pour que les majors américaines aient un accès direct aux réserves de pétroles irakiennes !
La seule solution qui permettra aux peuples de la région de vivre en paix, c’est le respect de la souveraineté des Etats, le départ de toutes les forces colonialistes, la fin des ingérences extérieures, et enfin la suppression de toutes les bases militaires occidentales et colonialistes du Moyen-Orient.
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