30.11.11

Analyse 17 (2011)

Paix et Justice au Moyen-Orient

STRASBOURG, le 30 novembre 2011


cpjmo@yahoo.fr


L’Occident prépare le Moyen-Orient à de nouvelles guerres


En observant l’agitation que l’Occident fait régner autour du nucléaire iranien, de la Syrie et de la Chine, on a l’impression que certaines pages de l’Histoire se répètent. En effet, la visite de Barack Obama en Australie et l’envoi de navires de guerre supplémentaires dans l’Océan Pacifique fait monter la tension dans cette partie du globe. La propagande occidentale agite le chiffon rouge du «péril jaune» à la sauce chinoise. Tout porte à croire que le mouvement de navires de guerre soit en rapport avec le Moyen-Orient.

En effet, la création du «Grand Moyen-Orient», héritée de l’époque de Georges Bush, est à l’ordre du jour de l’administration Obama qui trouve l’occasion favorable pour la réalisation du rêve bushien. Le gouvernement syrien est en difficulté et constitue le maillon faible de la chaîne qui relie la Syrie au Hezbollah, à la Palestine et à l’Iran. Si la Syrie tombe dans l’escarcelle de l’Occident, le sort du Hezbollah et de l’Iran sera scellé un peu plus tard et la boucle du «Grand Moyen-Orient» achevée.

Pour attaquer la Syrie, il fallait neutraliser l’Iran en soulevant un vent de panique autour du nucléaire iranien, comme si l’Iran était sur le point de fabriquer une ou plusieurs bombes. Ce fut fait avec des mensonges répandus par l’Agence de l’énergie atomique (AIEA). Des mensonges ? Oui, car toutes les installations iraniennes sont sous surveillance des caméras de l’Agence et «le programme clandestin d’acquisition de la bombe a bien été interrompu fin 2003 sur ordre venu du sommet de l’Etat. C’est ce que répètent depuis plusieurs années, contre vents et marées, les directeurs successifs de la communauté américaine du renseignement (…) Ce sont ces travaux d’ingénierie qui ont subi un coup d’arrêt, ou du moins un sérieux ralentissement, fin 2003. Un premier constat à tirer de ce tableau, mais on le savait déjà, est que la bombe iranienne n’est pas pour demain» (Souligné par nous. François Nicoullaud- Analyste, ancien ambassadeur de France en Iran- Le Monde du 16/11/2011).

Prétextant un rapport mensonger de l’AIEA, les embargos contre l’Iran s’étendent et se durcissent. «Or les blocus, en droit international, sont déjà des actes de guerre» (François Nicoullaud- Le Monde du 16/11/2011). L’Occident souffle sur le feu de la guerre contre l’Iran.

Pendant ce temps là : «Israël possède entre 75 et 200 têtes nucléaires, selon l’organisation américaine Arms Control Association (…) Tout le programme nucléaire israélien est couvert par une loi du silence respectée par le monde politique et par la presse (…) au détriment de la transparence démocratique (…) Où sont retraités les déchets radioactifs du réacteur de Dimona? Quelles précautions sont en place face aux risques environnementaux, sachant que ce site du Néguev est proche de la faille sismique syro-africaine? Mystère…» (Laurent Zecchini- Le Monde du 17/11/2011).

En transformant l’Iran en épouvantail, les Etats-Unis vendent encore plus d’armes sophistiquées aux petits pays du Golfe Persique qui ne sauraient même pas s’en servir. Des ventes qui devraient compenser les restrictions budgétaires imposées à l’ramée américaine qui ne peut plus dépenser comme avant pour enrichir le complexe militaro-industrielle.

Dans le cadre du resserrement de l’étau autour de la Syrie, la Chine constitue un autre volet de l’offensive occidentale. A l’époque des rivalités russo-britanniques sur l’Asie centrale, les amis européens des Britanniques amassaient des troupes à la frontière polonaise pour immobiliser une partie des troupes russes en Europe orientale et détourner l’attention des Russes de l’Asie centrale. Sommes-nous face à cette manœuvre lorsque les Etats-Unis expédient leurs navires de guerre dans l’Océan Pacifique dans le but d’immobiliser une partie de l’armée chinoise en mer de Chine et détourner son attention du Moyen-Orient? La question mérite d’être posée.

De son côté, la France propose de créer des «corridors humanitaires (…) des zones qui pourraient être sécurisées, [dans le but de] protéger des populations» en Syrie a déclaré Alain Juppé (Natalie Nougayrède- Le Monde du 25/11/2011). Exactement la même chanson que celle entonnée lors de l’intervention occidentale en Libye, en Irak et en Afghanistan. Natalie Nougayrède ajoute, à juste titre, «mais, l’évocation de couloirs «sécurisés» implique bel et bien l’idée d’une présence militaire étrangère en Syrie».

Pour préparer le terrain à une intervention militaire, la France reconnait le «Conseil national syrien» (CNS) qu’on souhaite nous présenter comme la seule force d’opposition syrienne. Or, le CNS est une association d’opposants, représenté par un universitaire vivant en France. Une marionnette en quelque sorte. L’opposition syrienne est très divisée. Il y a également le «Comité national de coordination pour le changement démocratique» qui est basé en Syrie et «continue de vouloir dialoguer avec le pouvoir et rejette toute ingérence étrangère» (Christophe Ayad- Le Monde du 13-14/11/2011).

Pour Patrick Seal- journaliste britannique- «la région souffre d’un échec de la politique américaine, sur le dossier israélo-palestinien comme sur le dossier iranien. Au lieu de faire la paix, les Etats-Unis ont préparé la région à de nouvelles guerres (…) Israël, veut briser l’axe Téhéran-Damas-Hezbollah, qui a été pendant des années le principal obstacle à l’hégémonie israélo-américaine sur la région.» (Le Monde du 23/11/2011).

Force est de constater que l’aventure syrienne est plus périlleuse que l’aventure libyenne. Les syriens (simples citoyens ou bourgeoisie des grandes villes) n’ont pas suffisamment confiance dans l’opposition et ne souhaitent pas revivre le désastre de la campagne militaire occidentale en Irak qui a causé des dizaines de milliers de morts et obligé des millions d’Irakiens à s’expatrier.

L’Occident, malgré sa faillite économique, n’en a cure et prépare la guerre. Osera-t-il franchir le pas? L’exemple des guerres coloniales françaises et britanniques incessantes des siècles derniers est là pour nous rappeler qu’il faut en passer par là pour que l’Occident se transforme définitivement en nain politique.

21.11.11

Analyse 16 (2011)

Paix et Justice au Moyen-Orient

STRASBOURG, le 21 novembre 2011

cpjmo@yahoo.fr

Où s’arrête la frontière politique d’un Empire?


· La Syrie connaitra-t-elle le sort de la Libye?

· Pourquoi les Etats-Unis se retirent-ils d’Irak et maintiennent-ils des bases militaires en Afghanistan ?

Au XIXe siècle, pour protéger le sous continent indien des convoitises de l’Empire russe, la «stratégie anglaise considérait l’Hindou-Kouch comme le rempart de l’Empire des Indes face à l’expansionnisme russe». En effet, «l’Hindou-Kouch est l’unique barrière montagneuse séparant l’Asie du Sud, l’Inde et le golfe Persique des steppes du Nord qui se poursuivent de la frontière afghane jusqu’aux plages arctiques de la Sibérie sans interruption(1)

Dans l’affrontement entre empires britannique et russe, l’Afghanistan s’est transformé en pays tampon, séparant les armées russe et anglaise qui s’affrontaient pour la domination de l’Asie centrale.

Depuis deux siècles, l’Asie centrale garde son intérêt pour un Occident mené par les Etats-Unis qui voient maintenant en l’Afghanistan «le rempart de l’Empire» planétaire américain face aux adversaires et puissances anciennes ou émergeantes russe, chinoise et iranienne.

L’affaiblissement (relatif) des Etats-Unis et la montée en puissance (relative) de l’Iran entraînent une période de flottement et pourraient modifier la forme et l’étendue des frontières politiques entre l’empire Américain et ses adversaires orientaux puisque les empires n’ont pas de frontières naturelles, mais des frontières politiques dont la forme dépend des modifications des rapports de force. Actuellement, les empires américain, russe, chinois et iranien sont «voisins» et s’observent en chiens de faïence.

Force est de constater que, face à l’empire américain, les empires orientaux se battent sur deux fronts : front extérieur qui se résume à desserrer l’étau d’encerclement américano-occidental qui se tisse autour desdits empires, à empêcher le grignotage de leur «espace vital» et à conserver leur souveraineté politique et territoriale, front intérieur- politique, social et économique- une variable très importante dont se sert l’Occident pour affaiblir ses adversaires.

La frontière politique de l’empire américain au Moyen-Orient englobe tous les pays sauf l’Iran, la Syrie et le Liban. D’autant plus que les réserves de pétrole et de gaz de toute la région, sauf celles de l’Iran et de la Syrie, sont sous contrôle américain.

Pour la Russie et la Chine, l’accès aux réserves de pétrole et de gaz iranien brise le monopole américain sur l’énergie du Moyen-Orient et permet auxdits pays de disposer d’une marge de manœuvre qu’ils n’auraient pas si les Etats-Unis mettaient la main sur l’Iran. Vu sous cet angle, la Syrie est le verrou de l’Iran. En effet, la chute du régime syrien faciliterait l’écrasement du Hezbollah et la disparition de son arsenal- une assurance vie pour l’Iran et une vraie menace pour Israël- la reconquête entière du Liban et la fin du rêve de l’Etat palestinien(2), ce qui pourrait conduire à la création du «Grand Israël». L’Iran, sans alliés syrien et libanais, qui tiennent Israël en respect, ne survivrait pas à la chute du régime syrien et à l’effacement du Hezbollah libanais.

Après la mainmise totale des Etats-Unis sur la Syrie et l’Iran, la Chine deviendrait plus docile, car elle perdrait un moyen de pression sur les Etats-Unis, désormais patrons incontestés de toutes les réserves énergétiques du Moyen-Orient, occupant, de surcroît, l’espace situé à l’Ouest de la Chine qui s’étend des frontières afghanes jusqu’à la Méditerranée.

Sans allié au Moyen-Orient et en Europe Orientale, comme après la révolution de 1917, l’encerclement de la Russie serait complet. L’Occident pourrait même se passer du gaz russe et accroître ainsi sa pression sur la Russie.

Pour l’Iran, la Russie et la Chine, la Syrie est une ligne rouge et la Syrie ne prendra pas le même chemin que la Libye. Mais, comme nous l’avons écrit, le front intérieur est une autre variable dont l’Occident se sert depuis la Présidence de Jimmy Carter. «Venir en aide aux populations en détresse», combat pour les «droits de l’homme» sont écrits, en effet, sur le front du casque colonial.

Economiquement, socialement et politiquement arriérés, les régimes syrien et iranien répriment violemment l’opposition qui aspire à la liberté. C’est le talon d’Achille de ces régimes qu’exploitent sans modération les Américains et leurs alliés Occidentaux.

Mais, l’Occident a ses points faibles. La haine de l’Occident colonialiste et la préservation de la souveraineté nationale poussent l’opposition iranienne et syrienne à modérer ses ambitions. Par ailleurs, l’Occident fait face à des problèmes financiers pour alimenter ses guerres épuisantes.

A cause de leurs problèmes de trésorerie, les Etats-Unis ont été amenés à choisir entre l’Irak et l’Afghanistan. L’administration américaine a tranché. C’est en Afghanistan que les Américains disposeront de bases militaires. L’Irak représente moins d’intérêt stratégique que l’Afghanistan, frontalier de trois puissances : l’Iran, la Russie et la Chine. L’espace situé à l’Ouest de l’Iran sera désormais contrôlé par l’armée israélienne et l’armada américaine présente au Kuwait et dans le golfe Persique.

Reste les ambitions régionales de l’Iran, qui dispose d’un réseau d’influence en Irak. L’Iran arrivera-t-il un jour à remplacer les Etats-Unis en Irak et à mettre la main sur ses richesses pétrolières et gazières? La question mérite d’être posée même si l’aboutissement des efforts de l’Iran prendra beaucoup de temps. Et si l’Iran y parvenait? Ce serait la clé d’émancipation de l’Iran. En effet, pour exploiter le pétrole irakien, il faudrait se rendre à Téhéran. C’est un scénario cauchemardesque pour l’Occident. D’où, des pressions de plus en plus fortes exercées sur l’Iran pour réduire ses ambitions. Le voyage de Massoud Barzani, le chef du gouvernement autonome kurde irakien à Téhéran, a constitué un signal d’alarme.

Le jeu d’échec compliqué en Orient façonne notre vie en Occident.

(1) Le Royaume de l’insolence- Michael Barry- Flammarion.

(2) Le vote français à l’UNESCO en faveur de la Palestine montre que la France ne croit, ni à la chute du régime syrien, ni à la fin du rêve de l’Etat palestinien.

7.11.11

Analyse 15 (2011)

Paix et Justice au Moyen-Orient

STRASBOURG, le 7 novembre 2011

cpjmo@yahoo.fr


Moyen-Orient à la croisée des chemins

Soutenu par les Etats-Unis, Israël fait entendre les tambours de la guerre au Moyen-Orient et parle du «Droit international». En effet, l’«Agence internationale de l’énergie atomique» (AIEA), prétend que le programme atomique de l’Iran renferme un volet militaire, contraire aux engagements pris par l’Iran. Des «preuves», comme celles apportées par l’administration Bush pour justifier son agression contre l’Irak de Saddam Hussein, ne manquent pas. Ainsi, les Etats-Unis et Israël se font passer pour des Etats «respectueux» et «garants» du Droit international.

De l’Iran, d’Israël et des Etats-Unis, lequel est le vrai «hors la loi»? Un retour sur l’histoire de la diplomatie moderne montre que «le rôle de l’ONU est de faire respecter le «droit international» lorsque celui-ci va dans le sens des intérêts américains» (François Lazar-Mouvement de la Paix). Le récent vote à l’UNESCO autorisant la Palestine à siéger au sein de l’institution comme membre à part entière a été rejeté par les Etats-Unis et Israël qui ont suspendu leur cotisation. N’est-ce pas un refus du Droit international? La résolution 181, prévoyant explicitement l’établissement d’un Etat palestinien sur 46% de la Palestine historique n’est toujours pas appliquée par Israël. La résolution 465, adoptée en 1980 demande à Israël de «démanteler les colonies existantes» dans les territoires occupés en 1967, tout en précisant que toutes les mesures prises par Israël pour «changer le caractère physique, la composition, la structure institutionnelle ou le statut des territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967, Jérusalem y compris, n’ont pas de base légale» et constituent des violations flagrantes du droit international. Tout le monde sait ce qui est advenu de ladite résolution : avec l’approbation des Etats-Unis, Israël développe encore davantage ses colonies dans les territoires occupés.

Samedi 8 octobre, le New York Times a révélé que, bafouant le droit international, «Obama a autorisé l’assassinat d’Anouar-Aulaqi un citoyen américain, imam radical yéménite, le 30 septembre, par un tir d’un drone de la CIA» (Le Monde du 14/10/2011).

Des «assassinats ciblés» sont couramment pratiqués par différentes administrations américaines –en particulier sous Georges Bush- et par Israël. Barack Obama qui avait promis d’être exemplaire en matière de droits de l’homme n’a pas tenu parole et, par drones interposés, pratique de tels assassinats au Yémen et au Pakistan dont la souveraineté est bafouée. Encore un cas de non respect du droit international. «Actionnés par la CIA, des drones Predator y [au Pakistan] lâchent leurs missiles sur des repaires identifiés comme «ennemis», tuant les «terroristes» mais aussi des civils (…) Ces frappes, qui causent aussi des victimes civiles (en nombre indéterminé), attisent l’antiaméricanisme au Pakistan, où les éléments les plus nationalistes dénoncent la «violation de la souveraineté nationale»» (Frédéric Bobin- Le Monde du 27/01/2011).

Selon une étude américaine publiée par l’université Brown, depuis le 11 septembre 2001, les conflits américains dans le monde ont causé 225000 morts et 365000 blessés (Le Monde du 3-4/7/2011). Pour chaque crime commis dans un pays tiers (en Libye de Kadhafi ou en Irak de Saddam Hussein) la «communauté internationale» brandissait la menace de la «Cour pénale internationale» (CPI). Arrivera-t-on un jour à traduire les Etats-Unis devant la CPI pour tant de crimes commis depuis le 11 septembre ?

Philippe BERNARD, journaliste du quotidien Le Monde (14/10/2011) rapporte les critiques de Human Rights Watch (HRW) qui fustige «le refus» de M. Obama de rendre publiques les bases légales de l’opération menée au Yémen. Ce raid, souligne l’organisation, constitue un précédent dangereux, utilisable par des régimes autoritaires : «la Chine pourrait-elle en toute légalité ordonner une frappe mortelle contre un militant ouïgour vivant à New York ?»

Force est de constater que les Américano-israéliens usent et abusent amplement de l’arme de mensonge pour détourner l’opinion mondiale de leurs propres échecs. Le dernier mensonge en date est l’histoire abracadabrante du soi-disant «attentat» contre Adel Al-Jubeir ambassadeur saoudien aux Etats-Unis. Selon Corine Lesnes, journaliste au quotidien Le Monde (15/10/2011) «le scepticisme n’était pas entièrement dissipé à Washington sur la «bizarrerie» du scénario. D’autant plus que la personnalité du suspect principal, un vendeur de voitures d’occasion du Texas, tranche avec le professionnalisme généralement prêté aux commandos iraniens.»

Comment interpréter la forte montée des tensions au Moyen-Orient ? Deux éléments devraient être pris en considération : le retrait des Etats-Unis d’Irak, puis d’Afghanistan et la naissance du «printemps arabe».

Les Américains ne se retirent pas en position de force. En effet, les Etats-Unis, endettés et affaiblis, ne sont plus en mesure de mener des guerres sur plusieurs fronts ou de réaliser des dépenses militaires colossales comme à l’époque de Georges Bush. Le budget de la défense devrait baisser de 450 milliards de dollars sur dix ans. «3700 milliards de dollars, soit le quart de la dette américaine : c’est le coût des conflits dans lesquels les Etats-Unis se sont engagés depuis le 11 septembre 2001.» (Etude américaine publiée par l’université Brown- Le Monde du 3-4/07/2011). «Pour la seule année 2012, le prix de l’intervention américaine en Afghanistan atteindra 120 milliards de dollars » (Le Monde du 01/07/2011).

«Le printemps arabe» est une des conséquences de l’affaiblissement des positions américaines au Moyen-Orient. C’est le printemps des mouvements de libération nationale à caractère islamique que la propagande occidentale qualifie de salafiste ou d’«islamiste», donc répréhensible. Cette idéologie est aujourd’hui la seule en mesure de mobiliser la masse des croyants anticolonialistes contre la domination occidentale qui a trop duré.

On peut ne pas être d’accord avec l’idéologie rétrograde et moyenâgeuse prônée par les mouvements de libération au Moyen-Orient. Mais, ces mouvements ont un caractère anticolonialiste et devront être soutenus par les peuples d’Occident.

Malheureusement, tel n’est pas le cas. Les intellectuels des pays occidentaux sont paralysés par la propagande de leurs gouvernements qui mettent l’accent sur les «droits de l’homme» pour mieux combattre l’inspiration des peuples à la souveraineté. Tel fut le cas de la Libye qui, après 42 années de souveraineté nationale, repasse sous la coupe de l’Occident.

«Le printemps des mouvements de libération nationale» révèle une modification des rapports de force au Moyen-Orient qui profite amplement aux peuples et nations de la région et à l’Iran qui, malgré ses multiples problèmes économiques et sociaux, y voit un renforcement de ses positions dans la région.

Soit les Etats-Unis acceptent le changement en cours et négocieront surtout avec l’Iran avant de se replier. Ou bien ils pratiqueront la politique de la terre brulée. Dans ce cas, un affrontement militaire avec l’Iran- qui peut prendre différentes formes- n’est plus à exclure. Wait and see.