Paix et Justice au Moyen-Orient
STRASBOURG, le 27
juin 2012
cpjmo@yahoo.fr
L’OTAN menace
la souveraineté syrienne
L’OTAN menace
la souveraineté syrienne
L’été 2012 sera-t-il explosif ?
Le
22 juin 2012, un avion de combat turc a été abattu, par un tir de missile, au
large des côtes syriennes. Le ministre turc des affaires étrangères reconnait
que l’avion «était entré un moment dans l’espace syrien» (1).
Que
dire lorsque les autorités turques et ses alliés occidentaux qualifient la
disparition de l’avion «inacceptable», alors que l’avion de chasse a
pénétré dans l’espace aérien d’un pays souverain? (1)
Il
faut rappeler qu’Israël, allié des puissances colonialistes, viole sans
vergogne l’espace aérien de ses voisins pourtant Etats souverains et massacre
régulièrement les Palestiniens de la bande de Gaza, sans déclencher la moindre
protestation desdites puissances. Les drones américains violent fréquemment
l’espace aérien pakistanais et yéménite, pays souverains et tuent des civils
dans l’indifférence presque généralisée.
La
violation de l’espace aérien syrien par un F-4 de vieille génération ressemble
plus à un test consistant à évaluer l’état de préparation de l’armée syrienne.
Cette violation qui s’est répétée n’est qu’une conséquence de
l’internationalisation de la crise interne syrienne. La Turquie constitue le
fer de lance des interventionnistes étrangers. En effet, la résistance armée
reçoit des «armes en provenance de Turquie. Des AK-47 et des RPG
principalement, mais aussi quelques roquettes antichars. Des responsables
américains, cités jeudi dans le New York Times, affirment que des agents
de la CIA sont stationnés à la frontière entre les deux pays, avec pour mission
d’organiser l’acheminement de cet arsenal, vraisemblablement financé par des
pays arabes, comme l’Arabie saoudite et le Qatar.» (2)
La
crise au sein du Conseil national syrien (CNS), «jouet de puissances
étrangères», a-t-elle joué un rôle pour encourager l’Otan à avancer l’heure
d’une intervention en Syrie ? Soit dit en passant que plusieurs cadres des
Frères musulmans, membre du CNS, sont également membres de l’AKP, le parti du
premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. (3)
L’étroite
relation entre la résistance armée syrienne et les puissances étrangères ainsi
que les appels lancés par Akil Hachem-conseiller militaire du CNS- qui milite
pour une «intervention militaire étrangère»(4) transforme la
résistance armée syrienne, en particulier l’armée syrienne libre (ASL), en
cinquième colonne des puissances colonialistes occidentales.
Le
régime dictatorial syrien en profitera pour justifier sa répression féroce
contre la vraie résistance pacifique du peuple syrien qui se bat depuis plus
d’un an contre un régime militaire et brutal.
Actuellement,
le Proche et le Moyen-Orient sont en ébullition. L’armée nationale iranienne et
les pasdarans –armée idéologique du régime- préparent des manœuvres communes
dans le sud-est iranien, près du détroit d’Ormuz. Une agence de presse iranienne
a révélé des manœuvres militaires communes russe-chinoise-iranienne et
syriennes, aussitôt démentie par lesdits pays. De leur côté, les Russes ont
dépêché des navires de guerre vers leur base navale de Tartous en Syrie afin de
faire face à la grande agitation qui règne en Occident pour s’introduire dans
la zone d’influence russe et iranienne. En effet, les Etats-Unis et la France
préparent déjà l’après Bachar Al-Assad !
«Côté
français, on évoque la possible combinaison, en Syrie, de deux scénarios :
un arrangement politique qui s’inspirerait à la fois des accords de Taëf de
1989 ayant mis fin à la guerre civile au Liban, et de ceux de Dayton qui
avaient conclu la guerre de Bosnie en 1995.» Ce qui conduirait au découpage des
institutions syriennes selon des critères ethniques ou confessionnels-voire,
d’une création de territoires «autonomes». (5)
La
politique consistant à diviser un pays en zones ethniques et religieuses ne
date pas d’aujourd’hui. En quittant le sous continent indien, les Britanniques
ont bien divisé l’empire des Moghol en créant l’Inde, le Cachemire, le Pakistan
et le Bengladesh qui s’entretuent périodiquement. Israël veut créer un Etat
exclusivement juif. Le Liban est divisé en zones chiite, sunnite, druze et
chrétien. Après la conquête russe du dix-neuvième siècle, le Caucase iranien a
bien été découpé en Géorgie, en Arménie et en Azerbaïdjan, petites enclaves
ethniques sans envergure, opposées les unes aux autres, dépendant sur le plan
politique, économique et militaire des puissances régionales et mondiales qui
n’hésitent pas à les transformer le moment venu en terrains d’exercices
militaires.
(1) Le Monde du 26 juin 2012.
(2) Benjamin Barthe- Le Monde du 24-25 juin 2012.
(3) Christophe Ayad rt Benjamin Barthe- Le Monde du 31 mars 2012.
(4) Christophe Ayad- Le Monde du 14 mars 2012.
(5) Natalie Nougayrède- Le
Monde du 26 juin 2012.
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