19.12.12

Analyse 16 (2012)


Paix et Justice au Moyen-Orient
STRASBOURG, le 19 décembre 2012


                  
Le «droit international» ou La loi américaine ?

L’Occident et ses représentants emblématiques que sont les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne, l’Allemagne se cachent constamment sous la burqa du «droit international» pour punir les pays qu’ils qualifient souvent de «terroristes», «axes du mal», «voyous» ou admonester des sanctions sévères aux récalcitrants que sont, en particulier, l’Iran et la Corée du Nord qui ne respecteraient pas ledit «droit international».

Se voulant «leader mondial du camp de la démocratie et de la liberté»(1), affublés, de surcroit d’un «We are good»(1), les Etats-Unis se servent, dans la pratique, de leur puissance de feu et des Nations Unies pour imposer leur loi à la place du droit international. Les exemples ne manquent pas. Mercredi 12 décembre 2012, la Corée du Nord a procédé au tir d’une fusée qui a placé un satellite en orbite. A lire la presse, «la condamnation est unanime (….) Les Etats-Unis pourraient demander un renforcement des sanctions au niveau de celles frappant l’Iran. Parmi les options envisagées : des restrictions sur les transactions financières de Pyongyang, l’ajout de nouvelles entités ou individus nord-coréens sur la liste noire de l’ONU, l’interdiction de voyager et le gel des avoirs financiers à l’étranger de responsables du gouvernement, le renfort des inspections des cargaisons aériennes, maritimes et terrestres à destination ou en provenance de Corée du Nord.»(2) Des sanctions qui ont pour objectif d’étouffer l’économie de la Corée du Nord dont le tir d’une fusée enfreindrait les résolutions 1718 et 1874 de l’ONU.

Parallèlement, Israël, allié stratégique des Etats-Unis et de l’Occident, se comporte comme un Etat voyou et foule aux pieds-depuis sa création- toutes les résolutions des Nations Unies et ce dans une indifférence généralisée des chancelleries occidentales. La résolution 181, prévoyant explicitement l’établissement d’un Etat palestinien sur 46% de la Palestine historique n’est toujours pas appliquée par Israël. La résolution 465, adoptée en 1980, demande à Israël de «démanteler les colonies existantes» dans les territoires occupés en 1967, tout en précisant que toutes les mesures prises par Israël pour «changer le caractère physique, la composition, la structure institutionnelle ou le statut des territoires palestiniens et autres territoires arabes depuis 1967, Jérusalem Y compris, n’ont pas de base légale» et constituent des violations flagrantes du droit international. Tout le monde sait ce qui est advenu de ladite résolution : avec l’approbation des Etats-Unis, Israël développe encre davantage ses colonies dans les territoires occupés.

Après l’acceptation de la Palestine aux Nations Unies comme Etat observateur, l’Etat d’Israël a lancé la construction de 3000 nouveaux logements en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est. «De nouveaux logements devraient être construits dans la zone hautement sensible dite «E-1». Ce territoire, qui couvre quelque 12 kilomètres carrés, est compris entre Jérusalem-Est et le bloc de colonies de Maalé Adoumim(3)

Comme nous l’avons souvent écrit, Israël est avant tout un Etat satellite au service des visées hégémoniques américaines au Proche et Moyen-Orient. Le développement des colonies en Cisjordanie ne peut se faire sans l’assentiment des Etats-Unis. Pour la forme et pour calmer la colère de la «rue arabo-musulmane», les occidentaux font semblant de condamner la construction de nouveaux logement dans les colonies sans qu’aucune action contraignante ne vienne perturber la colonisation de la Palestine par Israël. Les soi-disant pourparlers de paix et autres «initiatives de paix occidentales» ne servent qu’à amuser la gallérie. Le véto américain aux Nations unies a toujours protégé Israël de l’application contraignante des résolutions des Nations unies et du droit international. En effet «Washington a toujours refusé que l’ONU se mêle de la reprise du processus de paix.»(4)

Pour Elie Barnavi, ex-ambassadeur d’Israël en France «cette idée que la solution viendra des deux adversaires est une faribole.» Car «la paix viendra de Washington. D’abord de Washington(5) La messe est dite et, comme en Irak, les mensonges américains sont mis à nu, une fois de plus, sur la place publique.


(1)  Sylvain Cypel- Le Monde du 29 mai 2012.
(2)  Alexandra Geneste- Le Monde du 14 décembre 2012.
(3)  Laurent Zecchini- Le Monde des 2-3 décembre 2012.
(4)  Laurent Zecchini- Le Monde du 05 décembre 2012.
(5)  Alain Frachon- Le Monde du 30 novembre 2012.

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